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L’Œil Végétal
25 janvier 2013

#11 Songes profonds du silence

11 Nacera

Nacera les connaît bien. Ne lui sont-ils pas nécessaires ? Jour après jour, chaîne après trame, fil à fil, elle en verra le terme.

Puis devant elle, sur le mur, des volets s’ouvrent. Ce sont là des fenêtres, parfois obscures, parfois claires. N’est-ce pas dans l’obscur que l’on se voit le mieux ?

Dans l’obscur sonore des songes. Ouverts sur l’âme profonde de l’être.

L’obscur de l’encre. La transparence de l’encre. Le papier qui boit. Les fibres qui, une à une, reçoivent ces nuées d’ombres ou fumées. Ces nuages.

Nacera encre vive ; ancrée dans une baie de nuit. Nacre.

Et les fenêtres écrans s’ouvrent un soir d’été éclairant les ombres brûlées des feutres.
Lacs. Miroirs enfumés aux brumes des marais.

Parois de verre où se lovent les formes noires de la nuit.

Nacera est présente en clamant son absence.

Présente et attentive sur le chemin.

Ce chemin qu’elle n’a pas choisi et qu’elle fréquente, observant, inquiète, le choix de ses repères et de ses axes.

Ce chemin inéluctable qui l’a choisie pour son aptitude à disposer de ses rives, pour son talent, afin de parvenir – et elle y parvient – miraculeusement, à travers les métamorphoses, à la suite des sommes d’heures de travail, de l’alchimie des encres, des croisements des trames, elle se tient, étonnée devant ce miracle d’une pluie de lumière et de retombée du ciel dans une mer d’orage : Équinoxe.
Nuit égale. Égale au jour mais déjà dans la nuit, la nuit obscure de Jean de la Croix, où se recrée la voyance.

Rester longtemps devant ce travail, contempler, méditer, rêver de voir d’autres stèles, n’est-ce pas la récompense, le réconfort auquel Nacera nous invite, après nos tracas ou nos souffrances du jour, pour envisager cette entrée dans un espace de repos ou se crée un dialogue silencieux entre la beauté et la distinction noble de l’être.

 

11 Nacera-

 

Notules

Ce texte accompagne une exposition rare présentée à Montauban. Il est, comme le titre de ce billet, du peintre Xavier Krebs. Et la figure de Nacera dont il peint le travail, c’est Nacéra Désigaud. La fée discrète des beautés silencieuses.

Vous trouverez les détails concernant cette exposition dans L’agenda de l’Oeil. Au 9 janvier. Courez-y vite. Ce sont les derniers jours.

Deux des travaux de Nacéra en contrepoint. Le premier s’intitule Lé ombré-Semences du temps. Le second Neuve Heure. Ils ont tous deux été présentés dans le cadre d’une exposition consacrée à l’oeuvre de Nacéra par le musée Henri-Martin de Cahors en 2009.

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