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L’Œil Végétal
6 avril 2013

#35 La malle d’Henri — Épisode 1

Une pause dans l'éphéméride des fleurs de mon jardin. Car j'ai à vous raconter une histoire étonnante. Il y a longtemps que j'attends ce moment. C'est une histoire de jardin chimérique, rapidement évoquée dans le préambule de ce billet.

La voici. Comme elle est un peu longue, je l'ai fractionnée en épisodes.

La malle d'Henri (1)

Tout le monde a plus ou moins entendu parler du site d’Angkor au Cambodge, la capitale médiévale de l’empire khmer. Bien peu de gens connaissent celui qui a révélé à l’Europe du 19ème siècle ce trésor de pierre que la forêt, au fil des siècles d’abandon, avait peu à peu englouti.

Cet homme s’appelle Henri Mouhot. Natif de Montbéliard, c’est un esprit curieux et épris de voyage. Doué pour le dessin, exercé à la pratique du daguerréotype, il se passionne en particulier pour les curiosités de la nature et l’entomologie. Le 27 avril 1858, il embarque avec ses dispositions, sur ces deniers et sous le parrainage de la Royal Geographical Society pour explorer les royaumes de Siam, de Cambodge et de Laos et les tribus qui occupent le bassin du grand fleuve Mékong… Il va sur ses 32 ans.

Dans ses chroniques douces-amères de Kampuchea (Seuil, 2011, Prix Femina 2012), Patrick Deville met en scène l’arrivée à Angkor du chasseur de papillons et fait de ce mois de janvier 1860 l’an 0 des explorations françaises dans la région. À propos de Mouhot, il souligne :

Quand il découvre les ruines, il n'a pas conscience que ce qu'il est en train de voir est quelque chose d'aussi énorme. Quand on lit son Journal, on s'aperçoit que ce sont les insectes qui captent son attention, bien plus que les temples. Il met des mois à saisir l'importance de sa découverte.

 

La malle d'Henri (4)

 

Pendant trois semaines, le savant français accumule croquis et notes à Angkor, sans omettre ses précieuses collections de spécimens d’insectes. Son nom est entre autres resté associé au genre des Mouhotia, des coléoptères de la famille des Carabidae découverts pendant ses explorations.

Au printemps 1860, Henri Mouhot rentre à Bangkok. Il met de l’ordre dans le précieux butin rapporté de la forêt d’Angkor afin d’en organiser l’expédition auprès de son correspondant anglais : Sir Samuel Stevens, secrétaire de la Royal Geographical Society. Les malles sont chargées sur le Sir John Brooke qui fait voile vers le détroit de Malacca. À Singapour, elles doivent être transférées à bord d’un vapeur à destination de Londres. Quelques jours plus tard, Mouhot est sous le choc d’une terrible nouvelle.

 ... le bateau à vapeur sur lequel la maison Gray, Hamilton et Cie, de Singapour, avait chargé toutes mes dernières caisses de collections, vient de sombrer à l'entrée de ce port, confie-t-il à son journal. Voilà donc mes pauvres insectes qui me coûtent tant de peine, de soins et de travail à jamais perdus ! ... Que de choses rares et précieuses que je ne pourrais sans doute pas remplacer, hélas.

 

La malle d'Henri (2)

 

...

 

Quelle triste, triste histoire, n'est-ce pas ? Mais la petite mécanique du hasard va donner une tournure tout à fait inattendue à cette catastrophe...
Si vous voulez en savoir davantage, rendez-vous au prochain épisode.

(à suivre...)

 

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Commentaires
M
Mes pérégrinations sur internet m' ont offert la chance de découvrir votre blog. A la recherche d'images de malle d'explorateurs, j'ai rencontré Henri, grâce à vous. Je reviendrai avec un réel plaisir; beaucoup de délicatesse et de sensibilité sur ces pages, merci !
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C
nous attendons la suite du voyage avec impatience.....
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P
Le futur d'une malle,qui plonge à Singapour,ça doit pas être mal,d'en connaitre les détours,car les trésors d'Henri,ses photos et dessins,d'avance j'ai envie,d'en savoir le destin ?
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