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L’Œil Végétal
2 juillet 2014

#100 Prises de ciel pour une poétique des nuages

14-07-01, Prises de ciel

Trois catégories d’Hyperontes prélevés hier matin dans trois directions et à une minute d’écart.


« Les Hyperontes sont les vapeurs qui se trouvent habituellement au-dessus de l’observateur : elles constituent ainsi les nuages courants. »

La prise n°1 relève sans ambiguïté des Griffures.

« Lorsqu’elles sont un peu plus consistantes, elles ressemblent aux plumes tombées des ailes de mythiques oiseaux cosmiques. On ne voit pas bien d’où elles viennent ni où elles vont. Ni, pour parler franc, à quoi elles servent. »

Pour la deuxième, j’opterais pour les Buissons d’Infante. Bien que ceux-ci soient plutôt « typiques des matinées ou des après-midi de l’automne tardif ou de l’hiver ». Car ils sont sans nul doute « des nuages hauts et lointains, aux contours vaporeux, moelleusement pensifs ».

Quant à la prise n°3, j’hésite encore.

Par ailleurs, dans la cohorte qui s’est dressée à l’horizon pour apporter la grêle il y a quelques jours, on identifie très bien des Empires, avec leur coiffure caractéristique de « nuées à nuages, appelées Comtesses des Vents ».

Ces considérations nébuleuses s’appuient sur la classification des vapeurs de l’atmosphère de G. von Ap und Zu Wolkenpuff, communiquée à l’occasion du fameux congrès de Trebisonda Marina en 1956. Elle fonde la science appelée Nubignose, dont les principes sont exposés dans Le Nuvolaire de Fosco Maraini.
Je recommande vivement cet ouvrage à qui se plaît à regarder les nuages.

Notules

Les citations entre guillemets sont extraites du Nuvolaire. On peut se procurer encore des exemplaires de sa traduction en français par Alain Abaken. Un ravissant petit livre couleur ciel de la taille d’une main. Imprimé à Marseille sur les presses de l’imprimerie Horizon, il a été fabriqué et publié par Clémence Hiver, à Sauve, pour sa collection Les Rêves. La photo qui clôt ce billet est tirée des seize hors texte de Fausto Maraini. Elle est intitulée Tours, Pimpinnacles et Gloire, Tibet (Gyantse, 1937).

Il y a fort à parier qu’on retrouvera un jour prochain M. Fosco Maraini parmi les billets de L’Œil Végétal consacrés aux Voyages antérieurs. Il me faut d’abord faire plus ample connaissance avec ce Florentin ethnologue, alpiniste et voyageur. Et antifasciste.

Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, la Cloud Appreciation Society milite contre la pensée unique et banalisante du ciel bleu sans nuage. Une adhésion modique permet d’en devenir membre.

Autres épisodes nébuleux à venir. Après lecture notamment de Sur les modifications des nuages de Luke Howard, suivi de La forme des nuages selon Howard de Goethe. Une note de lecture de Stéphanie Eligert sur Sitaudis.fr.

Fosco Maraini

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Commentaires
Z
et voilà comment ce matin là, j'ai appris que j'aimais les hyperontes..!
Répondre
B
Si tu t'élèves de la terre vers le ciel, attention aux chutes<br /> <br /> Bises <br /> <br /> Agnès
Répondre
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