#122 Rodez, jardin du Foirail
Le soleil printanier qui brillait ce jeudi-là y était sûrement pour quelque chose. Il y avait entre les Ruthéniens, toutes catégories d’âge confondues, et le jardin du Foirail une bienheureuse complicité.
Ah ! Si tous les cœurs de ville pouvaient être des jardins ! Et si tous les jardins publics étaient aussi faciles à vivre que celui du Foirail, avec ses pelouses accueillantes et ses plantations rustiques et vagabondes... et bien, le moral des troupes hexagonales serait bien meilleur. Sûr.
De mauvais pitres diront qu’il a fallu en passer, pour donner allure à ce vieux jardin de ville léthargique, par le chantier pharaonique du musée Soulages : la construction des châsses d’acier rouillé destinées à la présentation des œuvres du maître de l’outrenoir a déclenché la révision générale de tout un pan de vieux Rodez. Le Foirail était un vague rebord IIIe République, pris dans l’enchevêtrement d’un urbanisme brouillon. C’est désormais un plateau qui s'affirme, dialogue avec son environnement et, les jours de ciel clair, offre à la vue les échines emboîtées des monts de l’Aveyron et du Cantal. On voyait ce jeudi le puy Marie chapeauté de neige. Ce n’est pas rien, pour les Ruthéniens, d’avoir sur la région un balcon de pareilles proportions. Et il est fort probable que cette vue imprenable joue sa part dans l’intention d’aller y faire le badaud, le derrière posé, au choix, sur la pelouse ou sur un banc. Le panorama est gratuit.
Notules
La filière paysage du lycée de Rignac a mis la main à la pâte à jardin du Foirail. Où les espaces verts de Rodez se réclament d’un entretien éco-responsable.
Pour en savoir plus : le chantier du Foirail par étapes. À propos du projet d’ensemble du musée Soulages, on lira le dossier de presse du musée et cet article de Grégoire Souchay pour Frituremag.
Les photos-collages ont été réalisés avec des photos prises sur place. Le dernier, ci-dessous, est un clin d’œil au billet précédent sur les paysages de France et les gens.